Qu’est-ce qu’une toiture végétale ?
Également appelée toiture végétalisée, éco-toit ou toit vert, la toiture végétale désigne un aménagement de verdure composé de matériaux et végétaux installés sur le toit d’un bâtiment ou d’une maison. Ainsi, la toiture végétale tient lieu de revêtement à part entière. Au même titre que les tuiles ou les tôles ondulées, elle permet de protéger votre maison des aléas météorologiques. Il existe différentes raisons d’installer une toiture végétale :
- Préserver la toiture et améliorer le confort thermique de l’habitat;
- Agrémenter l’esthétique du logement;
- Favoriser la biodiversité.
Le toit végétal est composé des éléments suivants :
- Le support de la toiture, puisque pour tenir, votre toit végétal a besoin d’un support;
- Le pare-vapeur (éventuel) et l’isolant thermiquede classe C pour résister à la charge;
- La bâche d’étanchéité EPDM (anti-racinaire), pour renforcer l’étanchéité;
- La couche drainante, qui permet de réorienter le surplus d’eau de pluie;
- La couche filtrante, qui empêche la couche de substrat de prendre place sur la couche drainante;
- La couche de culture (substrat), qui permet l’enracinement des végétaux;
- La couche de végétation, à proprement dite;
- La zone stérile, avec ou sans végétation, qui fait le tour de la toiture, pour faciliter l’accès aux relevés d’étanchéité, aux évacuations d’eaux pluviales, et à l’entretien.
Les différents types de toiture
Il existe trois types de toitures végétales, avec leurs propres caractéristiques et exigences de mise en œuvre.
La végétalisation extensive
Elle vise à reproduire une végétation sauvage, semblable à celle que l’on peut retrouver dans les espaces verts naturels. Elle se compose principalement de sédum, pourpier et mousses, qui ne nécessitent aucun arrosage et poussent sur un substrat de 10 cm environ. Il est toutefois indispensable de régulièrement retirer les herbes folles et ratisser les feuilles mortes. Ce type de toiture végétale a la particularité d’être très léger et s’adapte à tous les types de toit (béton, acier, bois).
La végétalisation intensive
La végétalisation intensive concerne uniquement les terrasses végétalisées accessibles. Elle permet d’aménager un complexe de plantation avec des arbres et des arbustes, dont l’épaisseur de substrat commence à 30 cm. Ce type de toit vert ne peut être aménagé uniquement sur une structure quasiment plate avec une pente de 5° au maximum. En outre, la toiture devra être en béton pour pouvoir supporter le poids de ce type de culture (environ 2 tonnes). Pour finir, contrairement à la végétalisation extensive, la végétalisation intensive nécessite un entretien régulier, souvent assez coûteux.
Le végétalisation semi-intensive
La végétalisation semi-intensive se trouve à mi-chemin entre la végétalisation extensive et la végétalisation intensive. Une toiture végétalisée semi-intensive permet d’obtenir une plantation assez variée (arbustes, gazon…), tout en bénéficiant des avantages de mise en œuvre d’une végétalisation extensive. Toutefois, la végétalisation semi-intensive nécessite un arrosage régulier, il faudra donc prévoir un système d’irrigation automatique. L’épaisseur du substrat est, ici, comprise entre 15 et 30 cm. La végétalisation semi-intensive est réservée aux toits en béton, avec une accessibilité possible, même si elle est limitée.
Comment choisir son système de végétalisation ? Et quelles plantes
Avant d’étudier les étapes clés d’un toit vert réussi, il est primordial de savoir choisir le système de végétalisation qui convient à votre toiture…et les bonnes plantes qui vont avec.
En pratique, vous devrez prendre en compte plusieurs facteurs :
- L’élément porteur et la pente de la toiture, puisque nous venons de voir que toutes les végétalisations ne s’adaptent pas forcément à tous les types de toiture.
- L’accessibilité de la toiture, si votre toiture n’est pas accessible, cela limite les options de toit vert à la végétalisation extensive.
- La zone géographique et l’exposition, puisque les conditions climatiques vont définir le type de végétation à planter, certaines plantes étant plus résistantes que d’autres à la chaleur, au vent, au froid…
- Le rendu esthétique, car selon le type de végétaux plantés, vous n’obtiendrez pas le même rendu. Il est donc important de définir le rendu esthétique désiré pour qu’en découle votre choix de plantation.
- La charge acceptée par la toiture, nous l’avons vu précédemment, chaque végétalisation n’a pas le même poids sur la toiture. Connaître la charge maximale admise par votre toiture permettra de définir le type et l’épaisseur du substrat à utiliser, le poids du système à capacité maximale en eau (CME) ainsi que le choix des végétaux.
De l'idée à la réalisation : les étapes clé pour un toit vert réussi
Voyons à présent les étapes essentielles pour réussir la mise en place de votre toit végétalisé.
Réaliser le cadre et l’étanchéité
Pour retenir le substrat, la première étape consiste à délimiter un cadre sur le pourtour de la toiture, il est possible de le fabriquer en bois ou en métal. Ensuite, il faudra renforcer l’étanchéité de la toiture à l’aide d’une bâche de type EPDM à placer le long du cadre.
Installer le système de drainage
L’enjeu du système de drainage consiste à retenir l’eau, pour ralentir le ruissellement en cas d’inondation, éviter le risque d’eau stagnante (qui risque de faire pourrir la végétation) et conserver la fraîcheur en périodes de forte chaleur…tout cela en étant le plus léger possible pour que la structure de la toiture puisse le supporter. Réaliser un bon système de drainage implique divers calculs de charge et de poids, en prenant en compte la CME (capacité maximale en eau).
Mettre en place le substrat
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la végétation d’un toit vert ne pousse pas dans la terre, car cette dernière est beaucoup trop dense pour être supportée par la structure d’une maison ou d’un bâtiment. La terre est donc ici remplacée par un substrat reconstitué. Il s’agit du composé nutritif qui permet d’assurer l’apport en nutriments, en eau et en oxygène, nécessaires à l’enracinement des végétaux. La composition du substrat diffère selon la végétalisation choisie, tous les végétaux n’ayant pas les mêmes besoins nutritifs.
Le choix de la végétation
Nous l’avons vu précédemment, le choix des végétaux et leur organisation au sein de la toiture végétale implique bien sûr une question esthétique, mais pas seulement. Pour un toit vert durable, vous devrez prendre en compte le climat dans lequel est situé le bâtiment. Cela nécessite de disposer d’une bonne expertise en horticulture.
Important : ces étapes nécessitent d’être parfaitement réalisées, sous peine de risques d’effondrement. Il est donc fortement conseillé de faire appel à un professionnel spécialisé dans la conception, réalisation et entretien de toitures végétalisées.
Les normes à respecter par un toit végétalisé
En France, ce type de construction est encadré par les normes DTU suivantes (Documents Techniques Unifiés) :
- La norme NF-DTU 43.1, relative à l’étanchéité de toiture pour les bâtiments possédant un élément porteur en maçonnerie, comme une dalle en béton ;
- La norme NF-DTU 43.3, concerne l’étanchéité de toiture avec un élément porteur en acier ;
- La norme NF-DTU 43.4, encadre l’étanchéité de toiture avec un élément porteur en bois.
A savoir : les exigences posées par ces DTU concernent surtout les végétalisations intensives, pour lesquelles un permis de construire sera d’ailleurs obligatoire. Les végétalisations extensives devront seulement répondre à l’avis technique du CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) pour garantir son « assurabilité ».
Pourquoi opter pour un toit végétal ? Les avantages incontournables
Voyons à présent pourquoi les toitures végétalisées sont de plus en plus appréciées.
Les avantages écologiques et esthétiques
D’un point de vue <écologique et esthétique, on peut noter qu’une toiture végétalisée permet de :
- Réintégrer un espace vert naturel dans un environnement urbain en exploitant des espaces non utilisés;
- Élaborer des écosystèmes permettant de développer de la biodiversité et diminuer les îlots de chaleur en ville;
- Améliorer la qualité de l’air et lutter contre la pollution, en diminuant le taux de CO2;
- Filtrer les pollutions atmosphériques;
- Réguler de manière durable le surplus des précipitations et réduire l'écoulement des eaux pluviales;
- Valoriser l’esthétique des bâtiments en apportant une touche de verdure en plein cœur du paysage urbain, et ainsi améliorer le bien-être des citadins.
Les avantages économiques
Investir dans une toiture végétalisée présente également plusieurs avantages sur le plan économique :
- Renforcer l’isolation acoustique et thermique, réduire les variations de température et ainsi économiser de l’énergie pour une belle réduction sur les factures;
- Protéger et renforcer l’étanchéité du bâtiment et ainsi assurer la longévité du toit;
- Valoriser le patrimoine en ajoutant une plus-value à la vente ou à la location du bien.
Quelques inconvénients à prendre en compte
Aux avantages que nous venons de voir, il faut également ajouter quelques inconvénients qui caractérisent les toitures végétalisées : le prix, le poids et l’entretien.
Le prix
Nous venons de le voir, une toiture végétalisée est un dispositif complexe à mettre en place avec différents paramètres à coordonner (étanchéité, isolation, substrat, développement des végétaux…). Cela a un coût, qui varie selon le type de végétalisation choisi, mais nous le verrons un peu plus tard.
Le poids
Les toitures végétalisées sont des structures d’envergure qui pèsent leur poids…même s’agissant des végétalisations extensives, il est primordial de s’assurer que le support de la toiture sera en mesure de supporter une telle charge.
L’entretien
Nous allons le voir dans la section suivante, une toiture végétalisée nécessite un entretien complexe et personnalisé, qui nécessite souvent l’intervention d’un professionnel. Il faut donc ajouter le coût de l’entretien à celui de la mise en place du toit vert.
Garantir la pérennité de votre toiture verte : les bonnes pratiques d’entretien
L’entretien est le nerf de la guerre de la réussite durable d’un toit végétalisé. A ne surtout pas négliger ! Alors voyons ensemble les bons gestes à adopter pour garantir la pérennité de votre toit vert.
L’entretien est différent selon la phase de développement. Précisons toutefois que les règles d’entretien varient selon le type de végétalisation choisie (selon que la toiture est accessible ou non).
La période de confortement
Le confortement correspond à la période de développement des végétaux. Elle s’étend de la réception de l’ouvrage jusqu’à ce que la couverture végétale atteigne 80%. L’objectif est ici d’accompagner le développement des essences végétales et la densification des surfaces végétalisées.
L’entretien courant
L’entretien courant suit la période de confortement. Cet entretien comprend diverses opérations, dont les principales sont les suivantes :
- Le désherbage des végétaux indésirables;
- Une fertilisation d’appoint avec engrais spécialisé si besoin est;
- L’arrosage selon la végétalisation;
- Le nettoyage des systèmes d’évacuation des eaux pluviales;
- Le remplacement des plantes mortes.
La fréquence minimale des interventions en période d'entretien courant est généralement de deux passages par an avec un dispositif de végétalisation extensive. Pour un système de végétalisation semi-intensive, la fréquence d'entretien courant est d’environ quatre interventions par an, et pour une culture intensive, cela peut être plus selon les cas.
Quel est le coût d’une toiture végétalisée ?
Nous en avons parlé précédemment, la mise en œuvre d'une toiture végétalisée peut se révéler onéreuse. Voyons cela un peu plus concrètement.
Un dispositif de végétalisation extensive est toujours moins onéreux que celui d’une végétalisation semi-intensive ou intensive. Cela s’explique par l’envergure de la plantation, la diversité des végétaux et l’entretien régulier que cela implique.
Concrètement, pour la mise en place d’une végétalisation extensive, on compte entre 25 et 70 euros le mètre carré. Pour une végétalisation semi-intensive, comptez entre 50 et 80 euros le mètre carré. Enfin, pour une végétalisation intensive, il faudra prévoir entre 110 et 320 euros.
Qu’en est-il pour les aides financières ?
Concernant les aides financières gouvernementales, la végétalisation de toiture ne permet malheureusement pas pour l’instant de bénéficier du crédit d’impôt énergétique, de la Prime Rénov’ ou de l’aide de l’Anah « habiter mieux ». Mais au vu de la popularité grandissante des toitures végétalisées, nous pouvons espérer que cela change bientôt, notamment en raison de leur forte contribution à l’habitat écologique…
Toutefois, sachez que certaines collectivités locales ont mis en place des aides financières pour les toits verts. Il suffit de vous renseigner auprès de la mairie de votre ville. Par exemple, en Ile-de-France, une aide sous forme de subvention, est prévue pour la mise en œuvre des systèmes de toitures végétalisées extensifs à destination de certaines entreprises, selon les règles suivantes :
- Taux d’aide : 20 €/m² de végétation ;
- 50 % maximum du montant HT des dépenses éligibles ;
- Aide maximale de 100 000 €.
Conclusion
La toiture végétalisée constitue un investissement durable. Il s’agit d’un dispositif complexe, impliquant plusieurs étapes : créer un cadre, réaliser un système de drainage, mettre en place le bon substrat et faire le bon choix de végétaux. La mise en place d’une toiture végétalisée doit respecter les normes de construction DTU.
Si la toiture végétalisée est de plus en plus populaire, c’est parce qu’elle présente des avantages de taille sur le plan économique et écologique. Elle permet en effet d’améliorer la qualité de l’air et de lutter contre la pollution, en diminuant le taux de CO2, mais également de renforcer efficacement l’isolation thermique et acoustique d’un bâtiment, permettant d’économiser de l’énergie et réduire les factures.
L’installation d’un toit vert fait donc partie des solutions écoresponsables concrètes, aptes à répondre aux enjeux et défis de la transition écologique. N’hésitez pas à partager cet article pour sensibiliser votre entourage à cette initiative verte !
A retenir
- La toiture végétale désigne un aménagement de verdure composé de matériaux et végétaux installés sur le toit d’un bâtiment ou d’une maison, elle tient lieu de revêtement à part entière ;
- Il existe trois types de toiture végétalisée, chacun est doté de ses propres exigences : la végétalisation extensive, semblable à une végétation sauvage, la végétalisation intensive qui concerne uniquement les terrasses accessibles avec toiture en béton, la végétation semi-intensive, qui se trouve à mi-chemin entre les deux ;
- Réussir un toit végétalisé implique de créer un cadre, réaliser un système de drainage, mettre en place un substrat adapté et faire le bon choix de végétaux ;
- Les toitures végétalisées doivent respecter les normes de construction DTU ;
- La toiture végétalisée présente plusieurs avantages tels que l’amélioration de la qualité de l’air, la régulation des surplus de précipitations et la valorisation des bâtiments ;
- La mise en place d’une toiture végétalisée nécessite un entretien personnalisé selon la végétalisation, il comprend une période de confortement et un entretien courant ;
- Le prix d’une toiture végétalisée varie selon le type de végétalisation, un dispositif de végétalisation extensive est toujours moins onéreux que celui d’une végétalisation semi-intensive ou intensive ;
- Certaines collectivités locales prévoient des aides de financement pour les entreprises, mais il n’existe pas encore d’aides financières gouvernementales…ce qui devrait changer au vu du succès grandissant des toitures végétalisées.