Efficacité énergétique : tout ce que vous devez savoir

Si l’efficacité énergétique optimale offre souvent des avantages sur le plan économique dus à la réduction des coûts d’exploitation ou d’usage sur le long terme, son bénéfice est également environnemental, provenant de la diminution des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que d’autres polluants et de la réduction du gaspillage de ressources naturelles non renouvelables (combustibles fossiles). L’efficacité énergétique peut aussi apporter des avantages sociaux pour les communautés locales, comme la réduction de la pauvreté énergétique et l’amélioration de la santé des habitants, la création de nouveaux emplois, etc.

Les secteurs dans lesquels la recherche d’une efficacité énergétique optimale est primordiale sont les suivants :

• le bâtiment (habitat individuel ou collectif, tertiaire),
• le transport (fret, véhicules particuliers, transport en commun),
• l’industrie.

L’étiquetage énergétique

Les producteurs de biens et services sont les agents économiques les plus concernés par les questions d’efficacité énergétique, mais le consommateur a aussi son mot à dire. Pour cela, il doit avoir accès à des informations fiables sur les performances des équipements et services qu’il choisit. Pour lui fournir ce genre d’informations, plusieurs solutions existent, comme l’étiquette énergie pour les appareils électroménagers et le diagnostic de performance énergétique pour les biens immobiliers.

L’étiquette énergie est une fiche synthétique accompagnant les appareils électroménagers neufs : appareils de réfrigération, aspirateurs, climatiseurs, téléviseurs, lave-vaisselle, etc. Elle fournit des données importantes comme le nom du fournisseur ou la marque de l’appareil, sa consommation d’énergie annuelle et sa classe d’efficacité énergétique sur une échelle de lettres et de couleurs. Elle peut aussi comporter d’autres informations en fonction de la nature du produit, comme par exemple la consommation annuelle d’eau (lave-linge, lave-vaisselle), les émissions acoustiques (climatiseur, lave-linge), les performances de nettoyage (aspirateur) et ainsi de suite.

L’étiquette énergie existe aussi pour les transports, elle est même obligatoire pour les véhicules particuliers neufs. Elle indique la marque et le modèle du véhicule, le type de carburant utilisé, ainsi que la consommation mesurée sur cycle urbain, extra-urbain et mixte.

Le diagnostic de performance énergétique, aussi connu sous le sigle DPE, est obligatoire pour les bâtiments neufs, mais aussi indispensable, si l’on souhaite vendre ou louer son bien immobilier à usage d’habitation. Établi par un professionnel agréé, il permet d’estimer la consommation d’énergie d’un bien, et d’évaluer ainsi son impact écologique. Tout comme l’étiquette énergie, il comporte une échelle composée de couleurs et de lettres permettant de voir tout de suite la classe énergétique du logement.

Le consommateur peut également se fier aux différents labels, comme le label HPE ou la certification HQE dans le bâtiment, la certification Energy Star pour les équipements, etc.

• L’orientation du bâti. Une bonne orientation permet au bâtiment d’améliorer sa capacité à profiter de la lumière naturelle et de stocker la chaleur en hiver ou la fraîcheur en été. Pour déterminer une orientation optimale pour votre maison, il faut prendre en considération de nombreux facteurs, comme le positionnement du soleil, les spécificités du terrain, les divers éléments extérieurs. La distribution intérieure des pièces a aussi son importance et dépend beaucoup de vos habitudes de vie. Par exemple, idéalement, les pièces de vie (séjour, salle à manger, bureau) devront être orientées vers le sud pour profiter de la chaleur en hiver, tandis que les chambres à coucher et les pièces humides pourront se trouver du côté nord, avec des ouvertures réduites, mais certains peuvent préférer une chambre à l’est pour profiter de la lumière le matin, et d’autres voudront un bureau au nord pour bénéficier d’une lumière non aveuglante.
• Les matériaux utilisés dans la construction et l’isolation. La qualité de la construction et une isolation performante évitent les pertes thermiques et permettent de conserver une bonne température à l’intérieur.
• La plus importante est l’isolation du toit ou des combles, car 30 % des déperditions thermiques de la maison proviennent de la toiture. Il est possible d’isoler un toit par l’intérieur (ITI) ou par l’extérieur (ITE). La première méthode est la plus répandue, parce que c'est la moins onéreuse et pratique dans le cas des combles perdus, mais la seconde offre l’avantage de conserver l’espace habitable en cas de combles aménagés ou aménageables.
• L’isolation des murs a aussi son importance, puisqu’elle permet d’éviter à elle seule 25 % des déperditions de chaleur. Là aussi, l’isolation peut être posée par l’extérieur ou par l’intérieur.
• Il est également crucial de veiller à une bonne isolation de la porte d’entrée (et du garage, s’il y en a une) et des fenêtres. Les experts estiment qu’une fenêtre double vitrage est deux fois plus performante qu’une fenêtre simple vitrage et apporte nettement plus de confort du point de vue acoustique.
• N’oubliez pas non plus l’isolation du plancher et le calorifugeage des tuyaux, pour optimiser l’efficacité des systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.
• L’étanchéité à l’air. Selon l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), les fuites d’air représentent en moyenne 20-25 % des déperditions thermiques dans un logement. Une bonne étanchéité à l’air est donc un élément clé si l’on veut éviter une surconsommation en matière de chauffage. En plus, les fuites d’air peuvent être néfastes à la structure même du bâtiment, entraîner des soucis d’humidité, l’apparition des moisissures, la dégradation des enduits ou la perte d’efficacité des systèmes d’isolation. La mise en œuvre des systèmes d’étanchéité à l’air est le plus souvent effectuée lors des travaux d’isolation, mais un calfeutrement adapté peut aussi être installé séparément. Selon la nature de la paroi, des solutions d’étanchéité à l’air spécifique sont utilisées (membranes d’étanchéité à l’air, mastics, joints, etc.).
• Les systèmes de ventilation. Un système de ventilation optimisé est particulièrement important non seulement pour réduire la consommation d’énergie, mais également pour assurer le bon renouvellement de l'air intérieur et offrir plus de confort thermique aux occupants. Les systèmes de ventilation naturelle (ouverture des fenêtres) ne permettent pas de contrôler efficacement l’entrée de l’air extérieur, car dans ce cas, il est impossible de savoir si les flux de ventilation sont inférieurs ou supérieurs à ceux réellement nécessaires.
• Un débit d’air insuffisant amènera une dégradation de l’air intérieur (présence de poussières, de polluants chimiques ou biologiques, de dioxyde de carbone, taux d’humidité inadéquat), tandis qu’un débit excessif aura un impact énergétique élevé. La meilleure option est aujourd’hui une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux. Elle assure le renouvellement d’air et le confort intérieur, tout en permettant de maîtriser, voire réduire sa consommation d’énergie.
• Le système de chauffage et de production d'eau chaude sanitaire. Le chauffage peut représenter à lui seul environ les deux tiers de la facture d'énergie d’un logement, c’est pourquoi il est crucial d’investir dans un système performant.
• On peut opter pour un système de chauffage central avec une chaudière gaz à condensation. Elle consomme entre 12 et 20 % de moins qu’une chaudière fioul traditionnelle. Autre solution intéressante, c’est une chaudière à granulés de bois. Le bois est le combustible le moins cher du marché et également un des plus écologiques.
• Si vous souhaitez vous chauffer à l’électricité, préférez les radiateurs électriques dernière génération (inertie sèche ou fluide). Plus efficaces que les convecteurs ou les panneaux rayonnants, ils offrent en outre nettement plus de confort thermique.
Pour votre chauffage et pour la production d’eau chaude sanitaire, vous pouvez aussi opter pour des énergies renouvelables, par exemple, pour une pompe à chaleur air-eau ou air-air, qui puise les calories dans l’air extérieur et les injecte ensuite dans l’air intérieur ou dans l’eau du circuit du chauffage.
• Il est aussi possible de nos jours d’utiliser l’énergie solaire, totalement gratuite. Vous avez le choix entre les panneaux photovoltaïques qui convertissent l’énergie du soleil en électricité afin d’alimenter vos appareils électriques (y compris votre système de chauffage électrique) et les panneaux solaires thermiques qui produisent de l’eau chaude pour le circuit de chauffage et à des fins sanitaires.
• Le matériel électrique et électroménager. Un éclairage peu énergivore (ampoules basse consommation) et des équipements électroménagers écoénergétiques peuvent s’avérer fort utiles pour réaliser des économies d’énergie. Si vous possédez beaucoup d’équipements vétustes et/ou énergivores, mais ne pouvez pas tous les remplacer, commencez par choisir ceux les plus fréquemment utilisés.

Les solutions actives ont pour objectif d’optimiser le fonctionnement des systèmes et des équipements consommant de l’énergie, comme le chauffage ou l’éclairage. Ils comprennent donc toutes les technologies de pilotage et d’automatisation qui transforment nos maisons en habitats intelligents.

Un thermostat connecté, par exemple, peut réduire votre facture d'électricité jusqu'à 30 %. Ce petit appareil relié au réseau via Wi-Fi adapte en permanence la température de votre logement en fonction de vos besoins. Avec lui, vous pouvez créer des plannings de chauffage personnalisés, ajuster la température à tout moment, même si vous êtes à l’extérieur. Certains modèles de thermostats sont même capables de vous donner des conseils personnalisés pour faire des économies d’énergie ou de vous alerter en cas de problème.

Pour plus d’efficacité énergétique, vous pouvez également investir dans un système de gestion d’éclairage, des capteurs de présence, des détecteurs d’ouverture de portes et de fenêtres, etc.

Pour le transport urbain entre particuliers, le gouvernement encourage des alternatives à la voiture individuelle, comme les transports publics, mais aussi la marche et le vélo. Les transports publics d’ailleurs se dirigent de plus en plus vers l'alimentation électrique.

Pour le transport des marchandises, le transport intermodal (combinaison de plusieurs moyens de transport avec un seul contenant) se répand de plus en plus : le transport combiné rail-route ou fluvial-route est, par exemple, souvent privilégié pour les trajets de longue distance. Le fret profite aussi de l’évolution rapide des technologies de l’information et de la communication (TIC), notamment en ce qui concerne l’amélioration de la gestion des flux et leur optimisation.

L’efficacité énergétique dans l’industrie

Dans le secteur de l’industrie, des efforts d’efficacité ont déjà été réalisés dans les années 1990, mais des améliorations restent encore à effectuer, particulièrement portant sur les moteurs industriels, les chaufferies et les procédés de fabrication (utilisation des fours, des séchoirs, etc).

Dans tous les cas, en entreprise, tout commence par l’audit énergétique. Cet audit peut être réalisé par un bureau d’étude spécialisé en efficacité énergétique ou par un cabinet de conseil. Il est indispensable pour savoir quels travaux d’efficacité énergétique effectuer.

Parmi les travaux d’efficacité énergétique les plus réalisés en industrie, on peut citer : la mise en place d’un système de récupération de chaleur sur un groupe de production de froid, le calorifugeage des tuyaux d’eau chaude, l’isolation des locaux chauffés, etc.

Les entreprises utilisent aussi de plus en plus des équipements de haute technologie et des logiciels pour optimiser la consommation énergétique. Pour réduire leur empreinte carbone, elles peuvent aussi choisir de consommer de l’électricité verte et du gaz renouvelable. Cela limite le recours aux énergies fossiles et permet de diminuer les émissions de CO2.

Toutefois, ici encore, l’effort individuel a aussi de l’importance. C’est pourquoi de nombreuses entreprises mettent en place des actions de sensibilisation et des formations spécialisées afin d’inclure les salariés dans leur stratégie d’amélioration de la performance énergétique. L’adoption par les salariés de nouveaux comportements (par exemple arrêter une machine à la fin de son cycle de production) doit être fortement encouragée.