Qu’est-ce qu’une maison positive ?
La définition est simple : la maison positive est une maison qui produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme. Certifié par le label BEPOS (acronyme pour « bâtiment à énergie positive »), ce genre de construction se rapproche de la maison passive, à très basse consommation d’énergie, mais mise également sur les sources d’énergies renouvelables pour couvrir les dépenses énergétiques de ses occupants : chauffage, eau chaude, ventilation, éclairage, etc.
Il ne s’agit pas pour autant d’une maison autosuffisante, dont les habitants peuvent vivre en autarcie sans payer aucune facture de chauffage ni d’électricité. En effet, les énergies renouvelables ont leurs limites : dans le cas des panneaux solaires, par exemple, le niveau d’ensoleillement a une incidence directe sur la production d’électricité et peut obliger le foyer de se fournir ailleurs ou bien de revendre le surplus, même si les solutions de stockage permettent de faire des optimisations. Le calcul de différence entre la consommation et la production se fait en général sur une période lissée d’un an.
piscine intérieure
la piscine intérieure est ronde
Les principes de construction d’une maison positive
Vous ne serez pas étonné si l’on vous dit que pour arriver à compenser ses dépenses en énergie, il faut d’abord les diminuer. Ainsi, la maison à énergie positive reprend dans les grandes lignes les principes de la maison passive :
- une isolation thermique renforcée, avec des fenêtres de grande qualité (de préférence triple vitrage) ;
- une excellente étanchéité à l’air ;
- la limitation des zones de déperdition de chaleur : suppression des ponts thermiques (avec, avant tout, une isolation par l’extérieur), architecture simple et compacte qui réduit les surfaces d’échange, sans tourelles ni autres folies
- une orientation réfléchie des ouvertures pour bénéficier au maximum des apports solaires en hiver ;
- l’installation des dispositifs de rafraîchissement d’air passifs et des protections solaires pour éviter la surchauffe en été ;
- un renouvellement d’air efficace avec une ventilation double flux qui récupère les calories de l’air vicié sortant pour préchauffer l’air entrant ;
- l’installation d’appareils électriques programmables et dotés d’une bonne performance énergétique.
Avec tout ceci, la consommation de chauffage de la maison positive ne doit pas dépasser 12 kwhep/m² par an et sa consommation totale d’énergie primaire doit être inférieure à 100 kWh/m² par an.
Mais à la différence de la maison passive, la maison positive s’offre également des équipements ultra-performants permettant de produire sa propre énergie. Il peut s’agir notamment de panneaux photovoltaïques, de micro-éoliennes, d’une pompe à chaleur sur nappe phréatique, d’une sonde géothermique verticale, d’un chauffe-eau solaire, etc. Le surplus d’énergie peut être revendu pour éviter tout gaspillage. Et si besoin se fait ressentir de compléter le système de production d’énergie d’origine renouvelable, on choisit des systèmes complémentaires à haute performance énergétique, comme une chaudière gaz à condensation (TPHE), par exemple.
Afin de s’inscrire encore plus dans la démarche écologique, certaines maisons positives limitent leur impact sur l’environnement en s’équipant des systèmes de récupération d’eaux pluviales ou de traitement des eaux usées par lagunage.
Les avantages et les inconvénients de la maison positive
Truffée d’innovations, la maison positive assure à ses habitants à bon niveau de confort : une température intérieure juste et homogène quelle que soit la saison, une meilleure isolation acoustique, un air sain et une excellente luminosité. Elle permet également de réduire son empreinte carbone, à l’heure où l’écologie est au cœur de toutes les préoccupations.
Les coûts de construction sont, en revanche, supérieurs par rapport à une maison traditionnelle : on estime qu’une maison BEPOS engendre un surcoût de 15 à 20%, en moyenne. Bien sûr, il peut être compensé par la suite grâce à des économies d’énergie que vous allez effectuer. Dans les conditions actuelles, on peut rentrer dans ses frais en espace de 5 à 10 ans, en fonction du nombre d’occupants et de leur mode de vie.
Mais habiter une maison positive sous-entend aussi une certaine discipline de la part de ses habitants, voire un changement d’habitudes. Les nouveaux équipements, notamment, sont souvent intelligents, voire pilotables à distance. Les contrôler activement devra désormais rentrer dans les mœurs de chaque propriétaire d’une maison BEPOS, à côté des habitudes de consommation responsables : adopter une bonne température ambiante, éteindre les appareils en veille, se caler sur de nouvelles heures creuses et programmer son électroménager la journée, en profitant de l’énergie fournie par les panneaux solaires.
Enfin, un des freins majeurs à la construction des maisons à énergie positive reste le manque de spécialistes architectes ou artisans, formés aux nouveaux standards et capables de garantir une construction de qualité.
Consommer moins, mais plus efficacement, produire de l’énergie soi-même et ne pas la gaspiller, conjuguer notre confort personnel avec le bien pour toute la planète, devenir plus autonome et plus responsable, voici les enjeux que pose devant nous la maison positive. Etes-vous prêt à relever le défi ?