Tout savoir sur la pose de carrelage rectifié

Carrelage rectifié Reverse de Settecento

1. Qu’est-ce qu’un carrelage rectifié ?

2. Les avantages et les inconvénients du carrelage rectifié

3. Comment effectuer la pose du carrelage rectifié

Raffiné, le carrelage rectifié devient de plus en plus populaire auprès des particuliers. Mais s’il permet de réaliser des sols et des murs très esthétiques, sa pose reste délicate et nécessite beaucoup de rigueur et d’expérience. Explications.

Qu’est-ce qu’un carrelage rectifié ?

Pour faire simple, les carrelages rectifiés sont des carrelages à bords droits, ayant subi un travail de finition à la sortie du four. En effet, lors de la cuisson, la chaleur provoque des déformations et les carreaux présentent souvent par la suite des variations de taille, de planéité ou de perpendicularité. Ces petits défauts peuvent poser des problèmes lors de l’installation du carrelage.

Pour pallier à ce problème, on procède à une rectification : les bords de chaque carreau sont taillés à l’aide d’un disque diamant. La planéité et la perpendicularité sont ensuite vérifiées, et les carreaux, qui ne correspondent pas aux normes, sont détruits. Tous les types de carrelages peuvent être rectifiés : la faïence murale comme le carrelage de sol intérieur et extérieur, le carrelage à pâte rouge, à pâte blanche comme le grès cérame émaillé ou pleine masse. Souvent, il s’agit de carreaux grand format, voire XXL, très modernes, mais les carreaux de plus petits formats peuvent aussi subir le même traitement.

Les avantages et les inconvénients du carrelage rectifié

Par rapport au carrelage classique, le carrelage rectifié possède, premièrement, un énorme avantage esthétique. Les carreaux sont parfaitement identiques, lisses et plats, aux angles idéalement ajustés. On peut donc les poser avec des joints presque invisibles, ce qui met en valeur les motifs et donne à la pièce un aspect plus uniforme, sans le quadrillage formé par le joint. Votre salon aura ainsi un look plus luxueux et votre salle de bains paraîtra plus spacieuse.

Les joints fins rendent aussi ce carrelage plus facile d’entretien, car ils s’encrassent moins. Et grâce au large choix de modèle et de teintes, vous trouverez facilement du carrelage rectifié à votre goût : imitation parquet ou pierre naturelle, comme l’ardoise ou le granit, aspect carreaux de ciment ou béton ciré, etc.

En même temps, le processus de fabrication plus complexe rend ce type de carrelage plus cher à l’achat (son prix moyen est environ 20% plus élevé que celui d’un carrelage classique), plus fragile lors du transport et plus délicat à manipuler : ses bords sont coupants, ce qui demande l’utilisation d’un équipement de protection adéquat. Sa pose est aussi plus difficile, car on ne peut pas cacher les erreurs grâce aux joints. La chape doit aussi être impeccable, lisse et plane, sinon le moindre décalage d’épaisseur va tout de suite se voir.

Croisillons utilisés pour la pose du carrelage

Comment effectuer la pose du carrelage rectifié

Pour poser votre carrelage rectifié, nous vous recommandons vivement de faire appel à un carreleur professionnel, car ce revêtement demande plus de minutie et d’expérience qu’un carrelage classique.

Deux types de pose sont possibles : la pose scellée et la pose collée. La pose scellée, aussi appelée traditionnelle, est plus technique et plus courante en extérieur, pour les terrasses. Elle consiste à réaliser d’abord une chape au mortier de 4 cm d’épaisseur minimum et à la laisser sécher. Ensuite, il faut saupoudrer la chape de ciment, l’humidifier et poser immédiatement les carreaux.

La pose collée est la technique la plus utilisée en intérieur, y compris dans les pièces humides, et la seule possible pour poser du carrelage mural. Elle consiste à fixer les carreaux sur le support à l’aide d’un mortier-colle. Pour que le carrelage adhère bien, ce support doit être sec, sain et parfaitement lisse. Au besoin, il faudra réaliser un ragréage pour rattraper les inégalités. Ensuite, on procède au calepinage selon le type de pose choisi (pose droite, en diagonale, décalée), on prépare le mortier-colle et on l’étale en couche épaisse à l’aide d’une spatule crantée sur environ 1 m2 de support.

Notez que si votre surface à carreler fait plus de 600 cm2, le double encollage est recommandé : dans ce cas, après avoir étalé la colle sur le sol, on en enduit aussi l’envers du carreau. On pose le premier carreau et on le positionne à l’aide d’un maillet en caoutchouc, pour procéder ensuite de même avec les autres carreaux, rangée par rangée.

Même si vous avez opté pour du carrelage rectifié, la pose bord à bord est interdite sous peine de voir des fissures apparaître. Le seul véritable carrelage sans joint est donc le carrelage clipsable, tandis que pour le carrelage rectifié la réalisation de joints reste une étape obligatoire, et pour cela lors de la pose, il faut utiliser des croisillons spéciaux, avec un écartement de 2 mm.

Lorsque tous les carreaux sont posés, on retire les croisillons et on respecte le temps de séchage avant de procéder à la réalisation des joints avec du mortier à joint. 24 h après minimum, on peut enlever la laitance de la surface carrelée avec une éponge et du vinaigre blanc dilué dans de l’eau chaude.

Ce qu’il faut retenir

La pose du carrelage rectifié ne s’improvise pas, il vaut mieux la confier à un poseur professionnel.
La préparation du support est une étape importante lors de la pose du carrelage rectifié, car le support doit être parfaitement lisse, sans irrégularités.
On appelle parfois à tort le carrelage rectifié « carrelage sans joint ». Mais même s’ils peuvent être très discrets, les joints sont indispensables.

Délicat à mettre en œuvre et avec un coût élevé, le carrelage rectifié reste néanmoins un investissement intéressant. Il ajoute indéniablement de la valeur à votre maison.