Empreinte écologique : qu’est-ce que c’est exactement ?
L’empreinte écologique, également appelée empreinte environnementale, permet de mesurer la pression exercée par l’Homme sur les écosystèmes et les ressources naturelles terrestres et aquatiques. Pour cela, elle mesure la surface de terre et d’océan dont la population mondiale a besoin pour régénérer ce qu’elle consomme chaque année et absorber les déchets.
Les empreintes écologiques et empreintes environnementales sont exprimées en hectares globaux (hag), c’est-à-dire en hectares ayant la capacité de production de ressources et d’absorption de déchets correspondant à la moyenne mondiale. Leur valeur est souvent rapportée en nombre de planètes Terre, plus évocateur.
Pourquoi est-il intéressant de connaître son empreinte écologique ?
L’empreinte écologique est un excellent indicateur pour évaluer l’impact sur l’environnement de nos activités humaines. Simple et particulièrement parlant, il permet de prendre conscience des conséquences de notre mode de vie occidental : le réchauffement climatique, la perte de biodiversité, la déforestation, etc. Sans oublier les enjeux sociaux, économiques et géopolitiques qui en découlent.
Quelle est l’empreinte écologique mondiale et comment est-elle calculée ?
Selon le Global Footprint Network, l’empreinte écologique moyenne dans le monde est actuellement de 1,75 planète. En 2022, si chacun vivait comme les Français, il aurait fallu 2,86 planètes et si chacun vivait comme les Américains, 5,1 planètes. En matière de comparaison, le Congo ne consomme que la moitié de sa biocapacité !
Le calcul tient compte de la biocapacité de la Terre (c’est-à-dire de la quantité de ressources que la planète est capable de générer) et de la demande de l’humanité pour une année donnée. Les scientifiques utilisent près de trois millions de données statistiques, issues de plus de 200 pays.
Les données sont rapportées en hectare global. Pour cela, les ONG comme WWF ou Global Footprint Network considèrent six catégories de surface pour estimer la consommation des ressources de chaque pays :
- les cultures ;
- les pâturages ;
- les espaces forestiers nécessaires pour les produits forestiers comme le bois ;
- les espaces forestiers nécessaires pour le carbone ;
- les zones de pêche ;
- les espaces bâtis.
À savoir : on parle parfois du jour de dépassement, c’est-à-dire de la date à partir de laquelle l’humanité a consommé l’ensemble des ressources que la planète peut régénérer en une année. En 2022, le jour de dépassement a été déterminé le 28 juillet. Après cette date, la Terre vit à crédit… C’est la dette écologique.
Comment calculer son empreinte écologique individuelle ?
Vous trouverez en ligne plusieurs outils vous permettant de calculer votre empreinte écologique. Le plus complet et le plus fiable est certainement le « Calculateur d’empreinte écologique » de WWF : https://www.wwf.ch/fr/vie-durable/calculateur-d-empreinte-ecologique.
Il s’agit d’un quiz facile à remplir, qui vous prendra entre 5 et 10 minutes. Les questions portent sur votre logement, sur votre alimentation ou encore sur les modes de transport que vous utilisez. Les résultats sont exprimés en nombre de planètes nécessaires si tous les individus partageaient votre mode de vie.
10 actions pour réduire son empreinte écologique
1. Rénover son logement
Le secteur du bâtiment est le premier émetteur de carbone en France. La rénovation énergétique est donc un enjeu essentiel.
Voici les travaux à prioriser :
- l’isolation pour lutter contre les déperditions thermiques ;
- le remplacement de votre système de chauffage et/ou de climatisation pour un appareil plus écologique ;
- l’installation d’équipements de régulation de chauffage comme le thermostat programmable ou les robinets thermostatiques sur les radiateurs ;
- l’installation d’un système de ventilation performant comme une VMC (ventilation mécanique contrôlée) pour optimiser votre chauffage et améliorer la qualité de l’air ;
- la mise en œuvre d’un jardin écologique : permaculture, serre, récupération de l’eau de pluie, etc.
Les aides à la rénovation énergétique peuvent vous aider à financer vos travaux. Voici les plus importantes :
- MaPrimeRénov’, accessible à tous les ménages et MaPrimeRénov’ Sérénité pour les ménages modestes et très modestes ;
- la prime CEE, versée par les fournisseurs d’énergie, qui s’appuie sur le dispositif des CEE (certificats d’économie d’énergie) mis en place par l’État ;
- l’éco-prêt à taux zéro ou éco-PTZ, qui permet de bénéficier d’un prêt sans intérêt et sans avance de trésorerie ;
- la TVA à taux réduit ;
- les aides des collectivités territoriales (à découvrir sur le site de l’Anil).
2. Contrôler sa consommation d’énergie
De nombreux écogestes vous permettent de limiter vos dépenses énergétiques au quotidien. En vrac :
- régler la température de chauffage à maximum 19 degrés Celsius (pour info : d’après l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), 1 degré représente 7 % d’économies d’énergie) ;
- ouvrir et fermer les fenêtres au bon moment ;
- éteindre les appareils électriques au lieu de les laisser en veille (notamment le téléviseur et la box internet) ;
- utiliser les appareils énergivores en dehors des heures de pointe (par exemple, le lave-linge ou le lave-vaisselle) ;
- utiliser des ampoules LED, plus économes en énergie.
Et pourquoi ne pas adopter la domotique ? Les objets connectés vous permettent de réaliser d’importantes économies, par exemple en automatisant l’éclairage, en ouvrant et fermant les volets à distance, en régulant la température d’une pièce ou même en repérant les sources potentielles d’économies d’énergie. Par ailleurs, ils vous permettent de suivre vos consommations d’énergie, et donc de vous responsabiliser sur le long terme.
3. Miser sur des équipements performants
Le remplacement de vos équipements peut vous permettre de réduire votre empreinte carbone. Appareils de chauffage, de climatisation, de ventilation ou de production d’eau chaude sanitaire, ou encore électroménagers (lave-vaisselle, machine à laver, cuisinière, etc.) : ils représentent une source importante de dépenses énergétiques.
Privilégiez les équipements à haute performance énergétique ainsi que l’utilisation d’énergies renouvelables (EnR) plutôt que d’énergies fossiles. Par exemple, vous pouvez miser sur une pompe à chaleur ou un poêle à granulés comme solution de chauffage. Vous évitez ainsi l’utilisation de combustibles fossiles à fort impact carbone.
Avant l’achat, consultez l’
étiquette énergie du produit. Identifiée par une lettre (par exemple allant de
A+++
à F), elle permet d’évaluer l’efficacité énergétique des appareils en un coup d’œil.
4. Acheter mieux
S’il fallait retenir une seule chose, ce ne serait que la sobriété et la décroissance sont essentielles pour limiter son impact écologique : acheter mieux, c’est avant tout acheter moins ! En effet, les nouveaux objets et leurs emballages consomment de l’eau, du pétrole et rejettent du dioxyde de carbone. Et cela, tout au long de leur cycle de vie, de l’extraction des matières premières à la fin de vie (recyclage, réemploi, etc.).
Par ailleurs, privilégiez les achats d’occasion. Aujourd’hui, la seconde main se démocratise et permet souvent d’accéder à des produits de meilleure qualité : vêtements de marque et en matière noble, meubles en bois massif séculaires, mobilier de créateur design… le tout pour un prix moins élevé !
Misez également sur les produits zéro-déchet et réutilisables, qui permettent de minimiser l’impact environnemental sur le long terme.
Enfin, favorisez les produits et matériaux de qualité lorsque vous achetez du neuf. Leur durabilité sera bien meilleure !
5. Limiter les transports
Le transport est le secteur qui consomme le plus d’énergie en France après le bâtiment. On ne le répétera jamais assez, mais il est essentiel d’éviter de prendre l’avion pour diminuer l’impact environnemental. Privilégiez les déplacements en bus ou en train.
Les solutions collectives, comme le covoiturage ou les transports en commun, sont également pertinentes. Les entreprises ont elles aussi un rôle à jouer, notamment via le développement du télétravail qui permet de limiter les trajets. Et bien sûr, il faut miser dès que possible sur les transports non émetteurs de carbone comme le vélo ou la marche !
Néanmoins, le plus important reste de réduire les distances parcourues, en voyageant moins et mieux.
6. Repenser son alimentation
Ne négligez pas l’impact de l’alimentation sur votre empreinte environnementale ! Privilégiez les fruits et légumes de saison et les produits locaux, et évitez le gaspillage alimentaire.
Mais surtout, remplacez les protéines animales (viande rouge, produits laitiers) par des protéines végétales (soja, légumineuses, oléagineux, céréales complètes). En effet, les produits d’origine animale représentent 80 % de la superficie agricole et sont responsables de 90 % du bilan carbone de notre alimentation.
7. Consommer local
Privilégier le circuit court est bénéfique pour l’environnement, mais aussi pour la société dans son ensemble. Voici les avantages de cette pratique :
- réduire les transports, et donc les émissions de CO2 ;
- bénéficier de produits de meilleure qualité et d’une alimentation plus saine ;
- financer les agriculteurs locaux ;
- augmenter l’emploi local et limiter l’évasion fiscale opérée par les grands groupes.
8. Souscrire une offre d’électricité verte
Vous pouvez choisir librement votre fournisseur d’énergie. C’est l’occasion de favoriser l’électricité verte en souscrivant chez un fournisseur d’énergie renouvelable comme Enercoop, Planète Oui ou encore Plüm.
Vous participerez ainsi au développement des énergies renouvelables et bas-carbone (éoliennes, panneaux solaires, etc.) !
9. Transférer son épargne vers une banque éthique
En France, l’épargne est la première source d’émissions de gaz à effet de serre (émissions de GES). En effet, les dépôts sont généralement investis dans des industries fortement émettrices en CO2 comme l’agriculture intensive ou l’extraction d’énergie fossile. Ces dernières permettent aux banques traditionnelles de tirer des profits très importants.
Heureusement, une offre de banque éthique se développe en France depuis quelques années. Modernes et désengagées des industries polluantes, ces nouvelles banques investissent dans des projets écologiques et solidaires.
10. Rejoindre un mouvement écocitoyen
S’il est possible de réduire son empreinte environnementale, il ne faut pas oublier que l’écologie est aussi une affaire sociale. Les enjeux se jouent à l’échelle collective et l’effort des militants est essentiel pour faire évoluer la société dans le bon sens.
Passez les portes des associations qui œuvrent autour de vous. En plus d’agir en faveur de la transition écologique, vous pourrez faire des rencontres intéressantes ! Et si vous n’avez pas le temps de vous investir, vous pouvez aussi faire un don ponctuel ou devenir adhérent pour soutenir le travail des associations.
Vous n’avez pas les moyens financiers ? Ne culpabilisez pas : dans la majorité des cas, l’empreinte écologique est proportionnelle au niveau de vie. C’est pour cela que les émissions de carbone des pays riches sont beaucoup plus élevées.
Bonus : l’importance de l’éducation pour réduire l’empreinte écologique
Pour finir, il est essentiel de se former en continu sur les enjeux environnementaux et les solutions existantes pour réduire son impact sur le climat et l’environnement. Les choses évoluent sans cesse : informez-vous et partagez vos connaissances autour de vous !
Vous l’aurez compris, l’empreinte écologique est un indicateur clé pour mettre en exergue les enjeux actuels de la crise écologique. En prenant conscience de notre impact, nous pouvons transformer nos modes de vie et adopter des habitudes plus respectueuses pour la planète et pour les générations futures. Mais bien sûr, les changements ne concernent pas seulement les individus : c’est aussi aux États d’agir en faveur de la transition écologique.